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Table de Matières


Le NA Way Magazine, publié en anglais, français, allemand, portugais et espagnol est la revue des membres de Narcotiques Anonymes. Elle a pour mission de leur fournir de l’information sur le rétablissement et les services, ciblant les questions et événements qui sont d’actualité pour les membres du monde entier, ainsi qu’un calendrier des principaux événements NA. De concert avec cette mission, l’équipe de rédaction est dédiée à produire une revue qui permettra aux membres du monde entier de s’exprimer ouvertement, les tiendra au courant de ce qui se passe dans les services et les informera des congrès à venir. Avant tout, la revue se veut une célébration de notre message de rétablissement qui s’énonce comme suit : «un dépendant, n’importe quel dépendant, peut arrêter de consommer de la drogue, perdre le désir de consommer et trouver un nouveau mode de vie».

«Guide de l’utilisateur» du NA Way

Le NA Way Magazine est une revue de service aux idées larges qui s’adresse au membre NA. Outre les rapports standard en provenance des services mondiaux, le contenu va de l’expérience personnelle de rétablissement, des textes d’opinion sur des sujets qui préoccupent NA dans son ensemble à l’humour ou à la nostalgie concernant l’expérience du rétablissement. Nous cherchons à promouvoir un esprit d’unité et de respect mutuel et ne reculons pas devant la controverse si une solution constructive est proposée. Nous acceptons les textes soumis dans les différentes langues de publication du NA Way, c’est-à-dire l’anglais, le français, l’allemand, le portugais et l’espagnol.

Tous les manuscrits sont sujets à être revus et corrigés et doivent être accompagnés du formulaire signé de cession des droits d’auteur.

Les critères pour les différentes sections sont les suivants :

Articles
Tout ce qui concerne NA, cela va de rapports sur des problèmes de l’heure ou des événements dans NA à des essais de nature historique et minutieusement documentés sur les débuts de NA dans un CSL (ASL), une région ou un pays. Faites-nous part de votre projet avant de commencer s’il vous plaît. Longueur maximum : 2 500 mots.

Témoignages
Expérience personnelle de rétablissement, entre 500 et 2 000 mots.

Paraboles
Ce sont des textes de fiction que l’auteur utilise pour illustrer un principe spirituel ou une leçon de rétablissement quelconque. Longueur maximum : 1 500 mots.

Imaginez…
Nous invitons les groupes NA à nous faire parvenir des photographies de leur lieu de réunion. Nous sommes particulièrement intéressés par celles où l’on peut distinguer le format de la réunion, les publications de rétablisement, les affiches NA, tout ce qui donne le sentiment que la salle de réunion est « habitée ». Désolés, nous ne pouvons publier les photos sur lesquelles il est possible d’identifier des membres NA.

Humour et «Fou rire»
La section «Fou rire» contient des extraits de diverses publications NA locales, du matériel tiré du NA Way Magazine, des bribes de textes NA qui ont été mal lues lors d’événements NA et ont produit un effet comique, etc. D’autres textes humoristiques peuvent prendre la forme d’une liste de style «top ten», d’une parodie de passages de publications NA ou d’un questionnaire à choix multiples. Longueur maximum : 1 000 mots.


En haut

Table ronde

NA devient adulte

Le cinq octobre marquera le quarante-cinquième anniversaire de la première réunion NA de rétablissement dont l’existence est documentée. Elle a eu lieu à Sun Valley en Californie. En ce qui concerne les organisations, cela représente beaucoup de temps. Quant à la nôtre, ce n’est pas qu’elle a vieilli autant qu’elle a mûri.

En l’honneur de notre quarante-cinquième anniversaire, nous avons demandé à certains anciens membres de comparer le NA qu’ils ont connu à leur arrivée au programme à celui d’aujourd’hui. Ils ont été ravis de nous raconter le «bon vieux temps» de NA en Californie, en Australie et en Pennsylvanie.1 Nous nous attendions à ce qu’on nous décrive ces premières communautés NA comme étant très mal organisées, inexercées dans les Douze Traditions et incapables de fournir quelque service que ce soit. À notre surprise, nous avons découvert que cela était rarement le cas. En plus de demander aux membres ci-dessous de nous confier leurs souvenirs de leurs premières années de rétablissement, nous leur avons également demandé quel devrait être le prochain pas de NA et dans quels domaines nous avons encore besoin d’acquérir de la maturité. Comme vous allez le constater, ils n’ont pas hésité à nous faire part de leurs idées.

Comme la plupart d’entre nous le reconnaissent, nous avons mûri en tant que fraternité, mais nous gardons l’esprit jeune. Nous n’avons pas perdu notre ouverture d’esprit et sommes prêts à faire encore de grands pas pour assurer notre croissance pendant au moins un autre quarante-cinq ans.

BOB B., CALIFORNIE
37 ans

Q. Quand es-tu devenu abstinent?

R. J’ai arrêté de consommer en 1961, mais j’ai connu le programme pour la première fois en 1959 et il n’y avait alors qu’une seule réunion.

Q. Ton témoignage dans le Texte de base s’intitule avec justesse «J’ai trouvé la seule réunion NA du monde» (version anglaise), mais comment as-tu fait pour trouver NA? Il n’y avait pas de ligne d’appel à l’aide à l’époque, n’est-ce pas?

R. Je n’ai pas trouvé NA, c’est ma femme qui l’a trouvé. Elle cherchait de l’aide et quelqu’un lui a donné le numéro de Jimmy. Elle m’a dit qu’il y avait quelque chose pour les dépendants dans la vallée de San Fernando. En ce qui me concernait, c’était un pays étranger. Dès que je mettais les pieds en dehors du quartier de South Central, j’étais complètement perdu.

Il n’existait vraiment aucun endroit pour un dépendant à cette époque. Il y avait Lexington, Fort Worth et quelques docteurs qui essayaient de commencer des programmes, mais il fallait beaucoup d’argent juste pour franchir le pas de la porte. Ils avaient toutes sortes d’idées, aussi ridicules les unes que les autres, sur ce qu’était la dépendance et comment régler le problème.

Je suis quand même allé à cette réunion et il y avait des gens qui lisaient des passages d’un livre et qui parlaient de rester abstinents, en fait ils parlaient de rester abstinents et sobres. Ils étaient peu nombreux, une dizaine habituellement, une «grosse» réunion comptait peut-être une vingtaine de personnes. Très souvent, la moitié d’entre eux venait du club social AA de North Hollywood et ils étaient là pour voir ce que faisaient ces dépendants.

Q. Est-ce qu’ils partageaient dans vos réunions?

R. Pour ce qui est de ce qu’ils partageaient, les étapes n’avaient de toute manière aucun sens pour moi. Je les lisais. J’en entendais parler, mais ça s’arrêtait là. Il n’y en avait pas beaucoup parmi nous qui pouvaient en parler à part Jimmy et certains des visiteurs AA. La plupart d’entre eux avaient, selon leur expression, une «double dépendance». C’était des alcooliques, membres de AA, mais ils avaient également consommé des drogues.

Il y avait des gens à qui je pouvais parler. Des gens à qui je pouvais demander ce qu’ils avaient consommé. C’était important à l’époque. Il fallait que nous sachions si vous étiez dépendants «jusqu’à l’os» ou seulement un de ces drôles de dépendants de «fins de semaine». Nous étions toujours en train de minimiser la gravité de la dépendance des autres. Il fallait «mériter» le titre de dépendant.

Q. Est-ce que la plupart des dépendants étaient des héroïnomanes à cette époque?

R. Il n’y avait que des héroïnomanes. Bon, il y avait bien quelques dépendants aux pilules, mais ils en consommaient conjointement avec l’héroïne. Certains dépendants, après nous avoir écoutés parler, ont sans doute quitté le programme en se disant que leur problème de consommation n’était pas si grave. Mais beaucoup de ce que nous racontions était bourré d’exagérations.

Q. Est-ce que les gens acceptaient assez bien les dépendants qui venaient en réunion sous l’effet de la drogue?

R. Oui, nous leur disions seulement de faire en sorte que ce ne soit pas trop évident. Plus souvent qu’autrement, cela avait à voir avec le fait que nous ne savions pas s’il fallait s’abstenir de boire de l’alcool ou non. En ce qui nous concernait à l’époque, l’alcool n’était pas une drogue.

Q. Est-ce que Jimmy a mis les choses au clair à ce sujet?

R. Non, Jimmy n’essayait jamais d’imposer quoi que ce soit.

Q. Alors il ne disait jamais à personne qu’il n’était pas abstinent parce qu’il buvait encore?

R. Non, il n’a jamais dit une chose semblable à qui que ce soit.

Q. Alors comment les membres NA en sont-ils venus à comprendre que l’alcool était une drogue?

R. Cela s’est produit beaucoup plus tard, lorsque nous sommes arrivés à une certaine compréhension du concept de la maladie. Nous avons également travaillé de très près avec des personnes «de l’extérieur», des non-dépendants comme Dorothy Gildersleve (une travailleuse sociale), Dr Lewis Quick et le juge Emerson. Ils nous envoyaient régulièrement des gens qui avaient besoin d’aide, donc ils étaient en contact constant avec nous. Ils ont finalement réussi à nous faire comprendre que nous n’étions pas abstinents si nous buvions. Il y a des gens qui venaient au programme en pensant qu’ils pouvaient boire, mais ils ne le pensaient pas très longtemps.

Nous avons appris par l’expérience. À cette époque, je crois que nous avons violé toutes les traditions possibles. Elles ne représentaient rien pour nous; on les assortissait, les éliminait ou quoi que ce soit qui nous venait à l’esprit. C’était ce qui fonctionnait pour nous...jusqu’au moment où ça n’a plus fonctionné.

Q. Les traditions étaient donc accrochées au mur?

R. Oui, mais c’était leurs traditions. (de AA)

Q. Qu’est-ce que vous faisiez qui violait les traditions à cette époque?

R. Le fait de parler d’Alcooliques Anonymes, de faire des choses avec eux. Par ailleurs, sans leur aide, beaucoup n’aurait pas été fait, en particulier dans les prisons. J’ai encore une lettre venant de Tehachapi (une prison), ou d’ailleurs peut-être, qui parle de réunions «double-dippers», c’est-à-dire des réunions AA/NA combinées. Aussi, l’anonymat n’était pas toujours respecté.

Q. À propos de l’argent? Est-ce que vous acceptiez de l’argent venant de l’extérieur de NA.

R. Nous prenions l’argent de quiconque en avait. (Éclats de rire). De toute façon, il y en avait très peu qui traînait à l’époque. Mais la réponse est non; en fait, nous avons dû apprendre à retourner de l’argent. Quelques organisations nous ont envoyé de l’argent en nous disant: «Vous faites du bon travail, etc.». Nous avons retourné leur don avec une lette leur expliquant pourquoi nous ne pouvions l’accepter. Nous étions autosuffisants autant que nous le pouvions, mais la plupart du temps nous manquions de fonds. Nous faisions imprimer presque tout à crédit.
Notre imprimeur était quelqu’un du programme, un membre de AA. Pendant longtemps, des années même, il imprimait nos trucs et attendait d’être payé. Comme nos factures ne dépassaient pas deux ou trois cents dollars par année, on ne lui devait jamais de gros montants.

Q. Qu’est-ce que faisiez imprimer?

R. Le Petit Livre blanc seulement.

Q. Cela se passait en 1961?

R. Oui, autour du début des années soixante. À ce moment-là, j’ai dû aller purger une peine de prison, en d’autres mots, nettoyer un peu les décombres du passé. J’ai commencé une réunion à Tehachapi en 1961. Mais là aussi nous étions en quelque sorte à la traîne du fonctionnement de AA dans les prisons.

Q. Est-ce que vous utilisiez alors la documentation AA?

R. Non. Jimmy m’avait envoyé des Petits Livres blancs, des instructions sur la manière de conduire une réunion et d’autre matériel du genre. De toute façon, c’était la première fois que nous tenions une réunion à l’intérieur des murs, et il y avait des détenus que le rétablissement intéressait ou, du moins, le papier qui leur permettrait de foutre le camp. [Éclats de rire]

Q. Cela paraissait bien aux yeux du conseil chargé d’étudier les dossiers de mise en liberté conditionnelle?

R. Parfois, pas devant le mien en tout cas, mais c’était comme ça. Donc, on demandait à AA si on pouvait apporter certaines de nos publications et il nous laissait habituellement la moitié de la réunion.

Q. On n’était donc pas très strict quant à l’interprétation des traditions?

R. Bon, c’est comme je l’ai déjà dit, nous ne comprenions pas vraiment les traditions à cette époque.

Q. Pas plus que les membres AA il me semble?

R. Peut-être qu’ils étaient au courant, mais ça leur était égal.

Q. Est-ce qu’il y avait plus de réunions à l’extérieur à ta sortie de prison?

R. Oui, il y en avait trois.

Q. Tous dans la Vallée?

R. Non, un à Hollywood, ce qui était important parce que c’était le seul dans un quartier déshérité. Des gens commençaient à se pointer aux réunions. C’était l’alternative à la prison. Ce n’était pas que les départements de libération conditionnelle ou de probation étaient de notre bord parce qu’ils ne l’étaient pas. Ils s’accrochaient encore à l’idée qu’ils pouvaient régler le problème de la dépendance. J’ai eu beaucoup de problèmes avec mon agent de probation parce que je voulais faire les choses à ma façon. Je ne consommais plus, mais je disais des choses qui n’avaient pas de sens pour lui. J’avais encore des problèmes avec l’autorité. Je me disais: «Je fais ce qu’on me dit de faire. Je te ramène des tests d’urine négatifs, je travaille, je reste à la maison et... j’assiste à ces réunions», ce qu’il ne voulait pas que je fasse.

Q. Cela veut donc dire que les gens qui travaillaient dans le milieu carcéral se méfiaient encore beaucoup des rassemblements de dépendants?

R. En effet, le bien-fondé de NA n’avait pas encore été prouvé. D’autre part, le seul fait d’être avec d’autres dépendants ou criminels lorsqu’on était en liberté conditionnelle constituait une violation aux conditions de celle-ci. J’ai eu trois ou quatre années difficiles avec le département des mises en liberté conditionnelle. Il est vrai que mon comportement n’était pas le meilleur et mon agent de probation a fini par me dire: «Bon, je te remets à l’ombre et vois ce que tu peux faire avec ton comportement.»

Q. Est-ce qu’il l’a fait?

R. Oui.

Q. Mais c’est affreux. Tu as été remis en prison parce que tu allais en réunion?

R. Oui, mais j’en suis venu à croire pendant que j’étais en prison, alors, en réalité, ils m’ont fait une faveur.
Nous avons donc continué à organiser les choses [dans NA] comme nous étions supposés le faire. Il n’y avait pas de système de classement et pas de bureau. Jimmy était le seul à avoir un numéro de téléphone qui ne changeait pas à tout bout de champ alors les gens l’appelaient.

Q. Par rapport aux décisions, étaient-elles prises par quiconque se trouvait là à ce moment?

R. Non, nous avions ce que nous appelions «l’organisation-mère». Celle-ci se composait des secrétaires et des trésoriers des deux ou trois réunions.

Q. Chaque réunion avait son représentant?

R. Oui.

Q. C’était donc un mini CSL?

R. Oui, nous étions dix environ. En ce qui a trait aux services, nous essayions de maintenir une forme quelconque de permanence téléphonique. Le service répondait aux appels et appelait ensuite des membres NA sur leur liste de noms pour trouver quelqu’un qui vivait dans le voisinage de la personne qui avait téléphoné, et qui était disponible pour faire une Douzième Étape.

Q. As-tu fait beaucoup de Douzièmes?

R. Oh oui, un appel de Douzième était tout un événement à l’époque. Nous partions à deux ou à trois, à six même. On se mettait à plusieurs parce que nous ne savions jamais ce qui nous attendait. On en a vu des vertes et des pas mûres en répondant à certains appels de Douzième: drogues ou armes à feu sur la table, un individu paranoïaque, sa mère qui téléphonait ou c’était lui qui lui téléphonait parce qu’il avait peur ou je ne sais quoi. Il y avait beaucoup de choses bizarres, mais nous y allions quand même. Nous nous rendions sur place, «capturions» un dépendant, le mettions dans la voiture, l’amenions chez quelqu’un, le faisions asseoir et lui parlions toute la nuit. Il y avait, il me semble, beaucoup de membres NA qui ne travaillaient pas dans les premiers temps.

Q. Alors vous faisiez asseoir ces types-là et vous leur transmettiez le message?

R. Oui et on ne les laissait pas s’échapper non plus, pas avant un certain temps en tout cas. Il n’y avait pas beaucoup d’endroits où ils pouvaient se faire désintoxiquer et il arrivait parfois que nous devions nous asseoir dessus pour les retenir. On se les passait entre nous.

Q. Je présume que ces gens étaient consentants?

R. Bon, ils n’étaient pas toujours si consentants que ça, mais ils n’avaient pas vraiment le choix. Notre attitude était: «N’appelle pas si tu ne veux pas qu’on t’aide.»

Q. Donc, si je comprends bien, vous les gardiez avec vous jusqu’à ce que leur sevrage soit terminé puis vous les laissiez partir et ils revenaient ou ne revenaient pas?

R. C’est exact. Certains d’entre nous leur donnaient des allumettes en leur disant:«Vas-y, va te brûler. Ne mets plus les pieds ici si tu ne veux pas vraiment t’en sortir.» Je crois que ce genre de propos était beaucoup plus fréquent à l’époque. C’était assez raide comme attitude. Je pense que nous nous sommes éloignés de cette façon de faire lorsque le besoin a augmenté. Nous avons alors essayé de mettre sur papier certaines directives concernant le déroulement d’une réunion, les traditions et ce qu’on espérait faire, c’est-à-dire aider les dépendants à rester abstinents. Nous avions besoin d’un quelconque travail de comité pour faire connaître NA.

Aussi, dans les années soixante, un gros revirement s’est produit par rapport à la manière de traiter les dépendants. Il y avait le Centre de réhabilitation de la Californie et d’autres trucs comme ça. De plus, il y avait beaucoup de choses à ce sujet à la radio. Leurs journalistes venaient à nos réunions et interviewaient les membres dans le parc de stationnement. [Cela nous a donné la possibilité d’expliquer] ce que NA était et n’était pas. Nous avons commencé, une fois par mois environ, à donner de l’information concernant NA sur les ondes d’une station de radio de style ligne ouverte. À la suite de ces courts messages, des gens sont venaient [en réunion] parce qu’ils avaient entendu parler de nous à la radio.

Q. Quand avez-vous commencé à voir des dépendants de substances autres que l’héroïne dans vos réunions?

R. Probablement en 1963 ou 1964. C’était à peu près au moment de l’éclosion du mouvement hippie et comme vous le savez ces «flower children» n’y allait pas de main morte avec les drogues et ils prenaient tout ce qui leur tombait sous la main. Nous nous sommes dit alors: «Il va bien falloir tolérer ça, ce sont des drogues après tout. Mais ils sont complètement timbrés et leurs manières sont très étranges.» Et nous voyions que le programme marchait; des gens commençaient à rester abstinents. Cela nous a fait grandir beaucoup. Les agents de probation nous envoyaient parfois du monde. Il y avait également des gens très actifs dans leur communauté qui étaient en quelque sorte des «amis» de NA.

Certains de nos premiers conseillers de service ont été de telles personnes. Il avait été décidé que nous avions vraiment besoin de gens qui n’étaient pas des dépendants. Ils pouvaient agir en qualité de conseiller. La plupart d’entre eux étaient des travailleurs sociaux. C’était un bon échange. Ils nous ont dit ce que nous devions faire et ce que nous avions besoin d’apprendre pour le faire. Nous ne savions rien. Nous étions une bande de fripouilles.

Q. Comment dirais-tu que NA a mûri dans l’ensemble?

R. Je crois que nous acceptons mieux l’idée qu’il y a des gens qui peuvent faire le travail. Nous agissons de manière très sérieuse; nous sommes dans le courant dominant. Pendant des années nous n’appartenions à aucun courant. Nous n’avons pas vraiment été reconnu avant le début des années soixante-dix.

Q. Que s’est-il passé à ce moment-là?

R. Je crois que nous avons commencé à grandir, il y a eu une grande expansion dans le nord de la Californie, ensuite au Colorado, en Australie, en Angleterre, à Philadelphie... Les gens ont commencé à découvrir qu’il y avait un endroit où il était possible de devenir abstinent et de le rester. Le bureau a été un élément important aussi. Avant d’ouvrir le bureau, nous n’avions qu’un répondeur et une case postale. Le temps que cela prenait pour répondre au courrier dépendait beaucoup de qui allait le chercher ou de qui avait la clé de la case postale.

Q. Quelle était donc la chose la plus stable et la plus centralisée que nous possédions?

R. Ce que je viens de décrire, c’était ce en quoi consistait notre bureau des services mondiaux.

Q. Le monde dans une case postale!

R. C’était ce que c’était. Je transportais du courrier dans le coffre de ma voiture jusqu’à ce que je rencontre quelqu’un qui pouvait y répondre.

Q. Que reste-t-il à faire? Dans quel domaine devons-nous encore mûrir?

R. Nous avons besoin d’informer la fraternité [sur les services mondiaux]. Ils n’ont pas la moindre idée de ce qui se passe à la Conférence des services mondiaux. Ils ne savent même pas pourquoi elle existe.

DEBI S., CALIFORNIE
25 ans

Q. Tu as arrêté de consommer en 1973, n’est-ce pas?

R. Oui, en effet.

Q. Combien de réunions NA y avait-il à cette époque?

R. Bon, je suis allée dans une maison de thérapie, alors on nous amenait à des réunions NA. Comme il n’y en avait pas beaucoup, la maison de thérapie en tenait deux par semaine.

Q. Des réunions à la maison de thérapie? Étaient-elles ouvertes à tous les membres NA?

R. Oui, des membres de la communauté NA venaient et conduisaient la réunion. C’est avec ces gens qui venaient à nos réunions que je suis devenue abstinente. Il y avait également ceux que l’on voyait à toutes les réunions. On allait à d’autres réunions...

Q. Puis-je mentionner que tu allais aux réunions AA?

R. Certainement, j’allais en parler. Nous allions souvent à des réunions AA parce qu’il y en avait partout, tous les soirs, et NA était très jeune. La maison de thérapie était dans West Los Angeles, alors nous montions en voiture et devions faire une heure de route pour nous rendre à El Monte, une ville où je n’avais jamais mis les pieds, parce que c’était là qu’il y avait une autre réunion NA. Il y en avait une également à Crenshaw et une autre à Hermosa Beach.

Voilà, c’était l’étendue de notre communauté NA. Il n’y avait pas trois ou quatre réunions NA par soir parmi lesquelles choisir. Souvent nous n’avions pas de moyens de transport, alors si nous voulions aller en réunion, il fallait bien aller tout près. Nous allions donc à beaucoup de réunions AA.

Q. Je me souviens de t’avoir entendue dire dans une réunion où tu donnais ton message que tu avais fait tes premiers pas de rétablissement dans AA et tu as alors demandé aux «puristes» à qui cela posait un problème, s’ils voulaient que tu retournes consommer afin de pouvoir recommencer à neuf strictement dans NA.

R. Oui, c’est bien ce que j’ai dis. Beaucoup de nos anciens membres ont eu de mauvaises expériences avec AA dans les premiers temps, mais je suis une de ceux et de celles dont l’expérience a été entièrement positive. [La maison de thérapie] envoyait des voitures bourrées de dépendants aux réunions tenues dans leurs clubs sociaux et ces gens-là nous adoraient.

Imaginez une voiture remplie de jeunes nouveaux et tous ces membres AA qui nous paraissaient très vieux même si, en réalité, ils avaient sans doute l’âge que j’ai maintenant. Ils nous accueillaient à bras ouverts, ils insistaient pour que nous revenions et ils ne faisaient pas toute une histoire de la question du langage. Je me souviens très bien d’avoir levé la main et parlé de drogues et de dépendance. Ils nous acceptaient totalement et nous encourageaient. Je n’ai aucun souvenir de ces réunions autres que celui d’y avoir reçu un soutien chaleureux et positif.

Ensuite, bien sûr, il y avait la question de la documentation NA qui était alors non existante à l’exception du Petit Livre blanc. Nous utilisions tous le Gros Livre de AA et leur Douze et Douze. Je crois que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir une marraine pour qui les étapes, le travail de Douzième Étape, comme aller dans les hôpitaux, ce qu’elle faisait d’ailleurs toutes les fins de semaine, étaient de la première importance.

Q. Il y avait donc très peu d’expérience relative aux étapes dans la communauté NA d’alors?

R. En fait, il n’y en avait pas du tout, mais on récoltait beaucoup d’information en allant aux réunions de AA sur les étapes. On entendait des membres parler de leurs expériences personnelles avec les étapes, de méthodes simples pour les travailler.

Q. Est-ce qu’un nouveau qui arrive dans NA maintenant peut y trouver la même maturité que vous deviez aller chercher dans AA à l’époque?

R. [Longue pause] Parfois. Je ne parle que pour moi ici, mais quand je suis arrivée au programme, je n’avais pas de jugement préconçu sur ces gens ou la sorte de programme qu’ils avaient, on ne m’avait pas enseigné comment choisir une marraine. Il n’y avait pas de dépliants étalés partout.

J’ai eu des conversations à ce sujet avec d’autres membres abstinents et dans NA depuis longtemps et nous avons tous constaté la même chose. Lorsque NA s’est «officiellement» séparé de AA et que nous avons eu notre propre livre et notre propre langage, les répercussions d’une part ont été positives et d’autre part négatives.

En ce qui a trait au positif, cela a créé une plus grande unité et permis au nouveau de mieux s’identifier. C’est mélangeant [pour un nouveau] d’entendre toutes sortes de langages de toutes sortes de programmes.

Q. Quel a été le côté négatif?

R. Nous avons perdu beaucoup de cette sagesse et expérience que les anciens membres de AA ont contribué à des gens comme moi.

Q. Avons-nous également perdu des membres NA qui ont quitté NA pour de bon afin de se rétablir uniquement dans AA?

R. Beaucoup de membres NA n’ont pas supporté que d’autres [membres NA] viennent leur dire qu’ils devaient utiliser ce nouveau langage. Ils lisaient des déclarations à chaque réunion concernant la façon de s’exprimer. Alors ils sont partis en amenant leur rétablissement avec eux et ces membres avaient déjà, à l’époque, dix ou quinze ans d’abstinence.

Quant à moi, j’ai adopté l’attitude de ne m’opposer à rien. J’avais le sentiment que je devais rester dans NA à cause des femmes qui arrivaient après moi. Si tout le monde partait... ce serait moi et ces nouvelles que je priverais de rétablissement.

Il y a eu beaucoup de moments où je ne voulais pas être ici, des moments où j’étais la seule personne de la réunion avec cinq ans d’abstinence ou la seule femme. Il y a vraiment eu une sorte d’exode.

Je ne nie jamais d’où vient ma fondation. C’est difficile parfois, comme lorsque je partage dans une réunion et qu’une de ces petites phrases ou une référence à quelque chose de profondément ancré en moi me vient à l’esprit.
À un certain point, j’ai arrêté de me faire du souci avec ça. Je ne peux pas changer mon histoire, je ne peux pas changer d’où je viens. Enfin, j’ai travaillé à assumer la situation.

Parfois, des gens venaient me voir en colère à cause de ce que NA essayait d’implanter et j’essayais de leur faire comprendre que NA était jeune et commençait à grandir, que ces gens n’étaient pas infaillibles et commettaient des erreurs comme tout le monde. Je leur suggérais, si quelqu’un leur disait quelque chose d’offensant, de lâcher prise, de rester ici [dans NA] et d’être cette force positive pour les nouveaux qui franchissaient le seuil du rétablissement.

Q. Beaucoup de cette hostilité n’est-elle pas disparue? Par exemple, si une nouvelle partage dans une réunion qu’elle est sobre et abstinente, il n’y a plus de commentaires négatifs ou de sons de désapprobation?

R. Exact. On est passé d’un extrême à l’autre et maintenant tout est plus équilibré. Je crois, en effet, que les gens sont devenus plus raisonnables à ce sujet.

Je pense aux nouveaux dans les maisons de thérapie qu’on amène chaque soir à une réunion différente. Ils ne savent pas à quoi s’en tenir. On ne veut certainement pas les humilier au bout milieu de la réunion, ce qui est une bonne manière de garantir qu’ils ne reviendront pas. Et c’était exactement ce qui se produisait au début des années quatre-vingt. Ce n’est plus le cas maintenant.

Q. Alors, NA a mûri un petit peu?

R. Oui, il n’y a pas de doute.

MELVYN B., AUSTRALIE
23 ans


Q. Quel était votre engagement dans NA quand vous avez cessé de consommer?

R. Aucun puisque NA n’existait pas.

Q. Et vous viviez à Melbourne, n’est-ce pas? Est-ce que NA existait à Sydney?

R. Oui et non. Il y avait quelqu’un qui utilisait le nom de NA pour sa maison de thérapie, il y avait beaucoup de controverses et de faux départs.

Le véritable début, je suppose, s’est produit à Melbourne. Une chose que j’ai remarquée au sujet des «historiens», c’est qu’ils ont tendance à ne pas tenir compte de ce qu’ils ne veulent pas entendre ou n’aiment pas. Je peux vous dire comment NA a commencé ici, mais ce n’est pas [l’histoire] d’une réussite spectaculaire ou d’un dépendant désespéré qui cherchait à s’en sortir. Ceux qui ont parti NA étaient tous des membres abstinents de AA.

Comment je me suis engagé est bien simple, j’allais en réunion dans AA et je suis tombé sur un livre de Hazelden que j’ai trouvé bon et je me suis demandé s’ils en avaient d’autres du même genre. Autour de 1975, j’ai écrit à Hazelden et ils m’ont envoyé un catalogue dans lequel figuraient deux publications NA, le Petit Livre blanc et un guide pour les familles des dépendants actifs.

Q. Ce guide avait-il été fait par NA?

R. Non, il était de Familles Anonymes. De toute façon, il y avait beaucoup de choses qui m’intéressaient. J’ai passé une grosse commande et elle m’a été livrée au complet. Cela a été une source de controverses, ce n’était pas de la documentation approuvée, c’était ceci, c’était cela.

Par ailleurs, c’est à cette époque que je suis tombé gravement malade. On a diagnostiqué une tuberculose et j’ai dû être hospitalisé et pendant mon séjour, j’ai décidé de devenir un conseiller bénévole en matière de dépendance aux drogues et à l’alcool. Une partie de ma formation était de passer une journée ou une demi-journée dans toutes les maisons de thérapie de Melbourne. Alors j’ai visité tous ces endroits et j’ai découvert qu’il n’y avait rien pour les dépendants qui voulaient arrêter de consommer ou pour leurs parents qui voulaient de l’aide face à leur douleur.

Donc, grâce aux publications que j’avais reçu de Hazelden, je connaissais NA et FA et j’ai décidé de commencer les deux mouvements. C’est alors que j’ai écrit à Jimmy K. J’ai reçu une belle lettre avec des encouragements et des exemplaires des publications qui étaient disponibles à l’époque, toutes très bonnes d’ailleurs, comme The NA Tree et d’autres de la sorte.

Q. Cela a pris combien de temps avant d’avoir une réponse?

R. Oh, pas longtemps du tout, presque immédiatement je dirais.

Q. C’est formidable. Sachant comment on répondait au courrier à l’époque, je suis agréablement surprise.

R. De toute manière, je me promenais dans les réunions AA et j’allais au groupe des jeunes ici à Melbourne et j’entendais parler de drogues. J’ai rencontré [plusieurs personnes] et nous avons décidé de commencer NA. Nous avions entendu parler des débuts et des échecs de NA à Sydney, et nous avons été visités un couple qui avait participé à ces débuts avortés. J’ai cherché un local pour nos réunions et nous en avons trouvé un. En fait, ce qui s’est produit c’est que Narcotiques Anonymes et Familles Anonymes ont commencé au même endroit à une semaine d’intervalle. Pour autant que je sache, cela a été le début du NA orienté vers les traditions qui s’est répandu en Australie.

Q. C’était en quelle année?

R. En 1976. Ce qui est intéressant selon mon point de vue, c’est que si je n’étais pas devenu thérapeute... Comme les autres dépendants, je pouvais parler de ma consommation de drogues dans AA. En d’autres mots, je n’avais pas besoin de NA pour rester abstinent et sobre, et eux non plus.
Dans mon cas, il y a toujours eu le lien avec FA et, bien entendu, cela n’a pas manqué de faire râler ceux qui n’aiment pas ce rapprochement historique.

Q. D’après vous, pourquoi n’aiment-ils pas cela?

R. Eh bien, si vous voulez développer une névrose à propos des traditions, alors parlez à des membres NA, car il y en a beaucoup qui sont très à cheval sur les principes. Comment nous avons survécu, je me le demande, car il y a certainement un élément autodestructeur dans NA. Mais je devance mon propos...

Alors voilà comment les choses ont commencé. Nous étions sept et ce chiffre est resté le même pendant un bout de temps. Le premier type qui est devenu sobre et abstinent dans NA a été témoin à mon mariage.

Q. C’est une belle histoire!

R. Oui, je l’avais amené dans AA et il n’avait pas aimé AA. Plus tard, lorsque sa maladie a progressé, je l’ai amené dans NA et, pour autant que je sache, il est toujours sobre et abstinent. C’est lui qui a commencé NA à Bendigo.

Q. Qu’est-ce qui se passait à Sydney à ce moment-là? Rien?

R. Non, je crois que c’est autour de 1982 ou 1983 que les groupes de Sydney ont commencé à respecter les traditions et à se renforcer.

Q. Je crois que nos lecteurs aimeraient bien savoir à quel point NA a mûri depuis. Tu m’as fait part de certains facteurs indicatifs de l’immaturité de NA à l’époque, par exemple, d’un côté la «police» des traditions NA et de l’autre ceux qui n’y connaissaient rien...

R. Mais c’est comme ça maintenant. Dans les premiers temps, c’était beaucoup mieux.

Q. De quelle manière?

R. C’était plus détendu. Nous avions les grandes lignes de ce que nous devions faire et nous essayions tous de travailler vers un but commun, mais au fur et à mesure que NA devenait plus gros, les gens ont commencé à se permettre de faire la tête de mule.

Q. Dans quels domaines NA doit-il acquérir plus de maturité? Où avons-nous encore des problèmes?

R. L’étroitesse d’esprit, la rigidité. Les dépendants qui arrivent n’accepteront pas une attitude autoritaire de fais-comme-j’ai fait, va-en-réunion, lit-le-livre, travaille-les-étapes.

Q. Est-ce que tu parles en particulier de certains membres NA qui n’acceptent pas ceux qui vont chercher de l’aide à l’extérieur de NA et qui suivent une thérapie ou s’engagent dans une religion?

R. Un parfait exemple pour illustrer mon propos est une bande dessinée que j’ai vue dans le NA Way. Lors d’une conversation téléphonique, une femme parlait d’avoir trouvé quelque chose d’autre et celle qui écoutait au bout du fil devenait de plus en plus inquiète.

Q. Oui, c’est exact. C’était dans le numéro de janvier 1998.

R. Je vous ai presque écrit à ce sujet.

Q. Maintenant vous n’avez pas à le faire puisque cette entrevue est destinée à être publiée dans la revue.

R. J’ai pensé que cette bande dessinée ridiculisait les gens qui cherchaient à faire des choses à l’extérieur de NA. [Cette attitude] finit toujours par créer des divisions à cause de l’intolérance qu’elle démontre. Nous devons respecter les gens. Quand on les ridiculise parce qu’ils font quelque chose qui ne fait pas partie d’un point de vue particulier, nous manquons de respect à leur égard. Bon, ce que vous avez publié était la norme [dans NA]. Lorsque je suis devenu un thérapeute à temps plein, il y avait beaucoup de préjugés. De plus, je suis un athée. Cela a causé bien des problèmes à bien des gens, non pas parce qu’on se préoccupait de moi en tant que personne en rétablissement, mais pour l’effet que cela pouvait avoir sur les autres. J’ai alors cessé d’aller en réunion. Et cela a créé un autre problème parce qu’on m’attaquait dans les réunions et j’y envoyais mes clients! On affirmait qu’il était impossible de rester abstinent sans aller en réunion. Quelle absurdité!

J’avais tout accepté en bloc lorsque j’étais nouveau. Si vous vouliez rencontrer quelqu’un qui débordait d’enthousiasme pour les réunions, les étapes, les Douzièmes Étapes, j’étais cette personne à mes débuts. J’ai changé au fur et à mesure que le temps à passé. Maintenant [je me demande]: «En quoi consiste le rétablissement? La maladie? Qu’est-ce qui se rétablit à l’intérieur de nous?» Et il y a pas plus d’une façon d’arriver à ce résultat.
NA va toujours être en train de renaître parce qu’il y aura toujours de nouvelles personnes qui vont mûrir dans la fraternité et l’influencer de leur personnalité. Mais il est dangereux de propager l’idée que tout ce qui se trouve à l’extérieur de NA est mauvais et tout ce qui se trouve à l’intérieur est bon.

Je ne crois pas que la dépendance soit une maladie. Pour moi, il n’y a rien de plus aberrant. Que l’on ait donné à la dépendance le nom de maladie était utile en 1935 et en 1953. C’est toujours utile aujourd’hui si vous voulez seulement arrêter de consommer et ne pas aller plus loin. Vous savez vous-même combien de dépendants arrêtent de consommer, mais maintiennent d’autres dépendances...

Q. Ou n’effectuent aucun changement fondamental...

R. Exactement. Un [autre conflit que j’ai avec la philosophie de NA] est que je n’ai pas de Dieu. Vous ne pouvez jeter un coup d’oeil aux étapes sans voir qu’ils sont nettement orientés vers Dieu. Je dépense beaucoup de temps à conseiller aux gens de travailler les trois premières étapes en utilisant la partie la plus noble d’eux-mêmes ou quoi que ce soit d’autre afin de pouvoir passer aux étapes importantes: la quatrième et la cinquième.

Mais nous continuons à traiter ce matériel comme s’il était sacré. C’est dans le livre, donc ce doit être vrai. J’ai aidé à la rédaction du Texte de base, pas seulement en contribuant mon témoignage, mais au matériel même du livre. Cela a été écrit par des êtres humains qui n’étaient pas infaillibles et qui écrivaient ce qu’ils pouvaient à un moment particulier.

Q. J’étais sur le point de vous dire que certaines des nouvelles publications, le Step Working Guides en particulier, mentionnent que des membres utilisent, comme Puissance supérieure, un ensemble de principes comme Puissance supérieure ou de la partie la plus élevée de leur être.

R. C’est une bonne tendance, mais dans les groupes, les gens arrivent et sont désespérés, et on leur dit: «Voilà ce que vous devez croire». Il est très facile faire la propagande du bon vieux matériel. Les membres plus anciens sont restés abstinents parce qu’ils ont eu le soutien de la fraternité, mais voilà le problème: le soutien est là seulement si vous vous conformez à la position officielle. Si vous ne le faites pas, on vous condamnera, on vous mettra au ban de la fraternité. Cela arrive aux nouveaux. Cela arrive à des gens comme moi. L’amour n’est pas inconditionnel.

Q. Alors vous êtes d’avis que NA a vraiment besoin de développer l’amour inconditionnel?

R. Oui, parce que c’est ce qui guérit vraiment.

DAVE F., PENNSYLVANIE
24 ans


Q. Comment c’était dans NA lorsque vous y êtes arrivé en 1974?

R. Il existait ici une maison de thérapie et c’était une maison à l’avance de son temps parce qu’elle ouvrait ses portes aux dépendants. Elle avait traité des alcooliques pendant cinq ou six ans et à la fin des années soixante, elle avait commencé à traiter des dépendants. Le directeur croyait que les mêmes principes qui fonctionnaient pour l’alcoolisme fonctionneraient pour la dépendance.

Donc, on avait NA sur place à ce moment. Il y avait deux réunions par semaine NA avait commencé et fermé à plusieurs reprises à Philadelphie, mais plus souvent qu’autrement les réunions fonctionnaient depuis 1969. Il y a d’ailleurs une petite histoire intéressante...

Q. Allez, racontez-là.

R. C’est relié à l’importance de la documentation. Un dépendant de la région avait assisté à un congrès AA en Californie en 1969 et il avait rencontré des gens qui lui avaient dit: «Regarde, il y a NA ici.» Ils lui avaient donné un seule et unique exemplaire du Petit Livre blanc. Il l’avait rapporté avec lui et montré à un de ses amis qui était un thérapeute de la maison de thérapie et ils avaient commencé une réunion NA. Tout ce qu’il savait sur NA leur venait du Petit Livre blanc.

Q. J’imagine que c’était suffisant?

R. En effet. À partir de cela, les gens qui suivaient le programme de la maison commençaient des réunions dans leurs communautés lorsqu’ils rentraient chez eux. Lorsque je suis arrivé en janvier 1974, il y avait une demi-douzaine de réunions dans la vallée du Delaware, ce qui comprend Philadelphie et la banlieue.

Aussi, à peu près au même moment, c’est-à-dire à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, les problèmes de drogues augmentaient. Beaucoup de maisons de thérapie ont ouvert leurs portes, mais elles suivaient en grande partie l’approche de Synanon, c’est-à-dire des communautés thérapeutiques [qui recommandaient de longues périodes d’éloignement de la société]. Beaucoup d’entre elles n’avaient jamais examiné le problème de l’alcool dans la vie d’un dépendant.

Et tout à coup il y avait ce Petit Livre blanc et ces réunions qui disaient clairement que l’alcool était une drogue. C’était vraiment le point de vue d’une très petite minorité à l’époque. Il y avait des maisons qui, après un séjour d’un an, essayaient de vous enseigner comment boire socialement. Ils vous sortaient le soir et essayaient de vous montrer comment vous limiter à une ou deux bières.

Q. Nous avons fait beaucoup de chemin depuis. Qu’en était-il des Douze Traditions? Est-ce que la communauté NA de Philadelphie les suivait? Est-ce que vous en discutiez?

R. C’est un sujet très intéressant parce que tout le monde allait aux réunions AA. Personne n’aurait même tenté d’essayer de rester abstinent en allant seulement aux réunions NA. Cela aurait été considéré comme faire les choses à moitié et téméraire en plus, [les membres NA] n’avaient tout simplement pas assez de temps d’abstinence. Je me souviens de mon premier groupe d’appartenance. C’était «une grosse» réunion, de douze à quinze personnes y assistaient, et c’était à peu près le nombre de dépendants qui allaient à NA à l’époque.

Q. Et en 1974, cela était considéré comme une très grosse réunion à Philadelphie?

R. Énorme. Une rumeur circulait qu’il y avait même quelqu’un à cette réunion qui avait trois ans. Et trois ans, c’était beaucoup de temps pour nous. Alors nous allions tous à AA, ce que les gens aujourd’hui comprennent difficilement. Nous lisions des publications AA dans nos réunions.

Donc, à l’exception de notre relation avec AA, je dirais que nous suivions les traditions. Il y avait une réunion dans une maison de thérapie et [le personnel] insistait pour que les dépendants qui venaient de l’extérieur passent un test d’urine avant d’aller à la réunion. Alors ce que nous appelions «l’intergroupe» a voté de cesser de soutenir cette réunion parce que c’était une violation des traditions d’exiger cela.

Q. Même de nos jours, cela demeure une question épineuse.

R. Mais il faut dire que nous ne nous sommes jamais vus comme un «petit AA». Dès le départ, nous avions notre propre personnalité Nous allions à AA pour apprendre, sur la spiritualité et les étapes, d’alcooliques qui en savaient plus que nous à leur sujet.

Q. Diriez-vous que le langage NA a joué un rôle dans le développement de l’identité NA?

R. Non, je ne crois pas. Notre identité était déjà bien définie. Nous avions nos propres activités, notre propre Intergroupe. Nous avions notre comité des relations publiques qui s’efforçaient de faire connaître notre message, je dirais même de manière plus agressive que maintenant. Nous avions une ligne d’appel à l’aide à Philadelphie qui sonnait chez un dépendant. Alors je dirais que notre identité en tant que fraternité distincte de AA était antérieure à toute la question du langage NA. Cela ne nous a pas touché avant la première moitié des années quatre-vingt.

Q. Comment cette question a-t-elle affecté la fraternité de Philadelphie?

R. Cela a causé beaucoup de problèmes. Beaucoup de ceux qui étaient alors très engagés dans NA ont cessé d’y aller. Cette vague de «il faut parler correctement» en a éloigné beaucoup. Mais ce n’était pas la première fois que c’était l’exode, nous en avions eu un autre lors de la parution du NA Tree.

Q. Vraiment?

R. Oui, la distribution a commencé autour de 1977 après son adoption en Californie. Beaucoup ne l’acceptaient pas. Finalement, ce n’était qu’une petite minorité qui le contestait, mais c’était une minorité très forte et à la langue déliée qui refusait l’adoption de la structure de service que proposait ce manuel parce que nous avions l’impression qu’elle nous avait été imposée.

Q. Quelle était votre structure de service auparavant?

R. Très semblable à celle de AA. Nous avions un Intergroupe.

Q. Je ne sais pas si tous nos lecteurs connaissent la structure de AA, alors pouvez-vous élaborer un petit peu là-dessus? Que faisait cet Intergroupe? Y avait-il un représentant pour chaque groupe NA aux réunions de cet Intergroupe?

R. Oui et c’était très bien organisé. La réunion se déplaçait afin de susciter l’intérêt des autres régions.

Q. C’est formidable. Est-ce qu’il fournissait des services?

R. Oui, nous avions de bonnes relations publiques. Nous avions un comité des publications. Nous produisions nos propres publications. Tel que je le comprends, au début des années soixante, en Californie, la Première Étape se lisait : «(...) impuissant devant notre dépendance», et c’est probablement comme elle se lisait dans le Petit Livre blanc qui s’était retrouvé ici en 1969. Mais quelqu’un ici avait décidé qu’elle devrait dire: «(...) impuissant devant les drogues.» Les choses sont restées comme ça pendant un bon bout de temps, et c’est devenu l’objet d’une véritable controverse ici. Dans certaines réunions, on lisait: «(...) impuissant devant les drogues», et lorsque le NA Tree s’est implanté, des gens se rendaient à ces réunions et annonçaient à leurs membres que leur réunion n’était pas une réunion NA. Aussi, nous essayions toujours d’entrer en contact avec la Californie et nous n’obtenions jamais de réponse. New York n’avait pas encore de fraternité viable. Nous ne connaissions l’existence d’aucune autre. Un grand nombre de ceux qui avaient beaucoup contribué à NA dans les premiers temps ont quitté le programme à la suite de cette controverse.

Mais beaucoup également sont restés et ils ont eu leur récompense en voyant la fraternité grandir, ce qui a été une expérience extraordinaire. Cela ne peut se faire sans compromis. Je dirais que [la controverse du langage] s’est atténuée au fil des années. Les gens peuvent venir en réunion et parler comme ils le veulent sans que cela suscite une réaction négative.

Q. Quoi d’autre a changé?

R. Il y a autre chose que vous ne verriez jamais dans une réunion aujourd’hui. Nous organisions des tombolas cinquante-cinquante. [Note de la rédactrice: Dans une tombola cinquante-cinquante, les billets sont vendus pour un certain montant et la somme d’argent recueillie est divisée entre l’organisation menant la tombola et la personne au billet gagnant.]

Q. Cela se passait dans les réunions?

R. Pouvez-vous imaginer une telle chose aujourd’hui? On se ferait tirer dessus ou presque!

Q. Y a-t-il d’autres choses du même ordre qui étaient monnaie courante à l’époque et que NA ne fait plus maintenant?

R. Fumer dans les réunions. C’était café, beignes et cigarettes à chaque réunion. L’idée d’une réunion non-fumeurs ne venait à l’esprit de personne.

Q. Autre chose?

R. Les gens savaient que si nous voulions que le programme marche, il fallait des nouveaux. Quelqu’un en sevrage mais aux oreilles ouvertes était une précieuse commodité. Une rechute n’était pas vue de la même manière à l’époque. Parfois on a l’impression qu’une rechute aujourd’hui est juste une autre journée en rétablissement. J’ai entendu des gens dire dans des réunions qu’une rechute est une bonne chose et d’autres absurdités semblables. Une rechute était considérée comme quelque chose de très grave et qu’il fallait éviter.

Q. Est-ce que vous pensez que cela vient du fait que les gens arrivent aujourd’hui sans avoir été très bas?

R. Je ne sais pas. Je pense que les gens ont peur d’être trop directifs aujourd’hui.

Ce n’est pas bien vu de dire à quelqu’un: «Hé, tu commets une erreur.» Nous sommes tombés dans le: «Nous accepterons tout ce que vous faites», et ça, c’est idiot. Les gens ont besoin de directives de temps à autre. Lorsque je suis arrivé, les anciens membres ne se gênaient pas pour vous le dire quand vous n’agissiez pas correctement.

J’étais dans une réunion il y a quelques semaines et quelqu’un partageait que l’alcool n’était vraiment pas un problème pour lui et qu’il pouvait boire. Je l’ai interrompu en disant que NA est un programme d’abstinence totale de toutes drogues et qu’il ne devrait pas partager ici. Les gens se sont fâchés contre moi pour avoir dit cela.

Q. Selon vous, dans quels domaines NA doit-il encore mûrir? Quel est le prochain pas à faire?

R. Je crois qu’il faudrait informer de nouveau le public concernant le message de NA, et ce, en fonction de diffuser notre numéro de téléphone et nos listes de réunions. Dans l’ensemble, je dois dire que je suis assez satisfait de la manière dont vont les choses. J’aime beaucoup l’intérêt actuel pour notre histoire. Je pense que le prochain grand pas serait que chaque région écrive son histoire. Je pense que les congrès sont super et incroyablement bien organisés. Merci mon Dieu que tant de dépendants ont le talent nécessaire pour organiser ces choses.

J’aimerais bien aussi que l’on reconnaisse l’existence de la fraternité de New York en 1949, 1950, etc. J’ai en ma possession une copie des articles de constitution de Narcotiques Anonymes déposés en 1951. Je possède également un exemplaire du Our Way of Life - An introduction to Narcotics Anonymous, publié à New York en 1951. Je crois que nous devons être plus objectif en ce qui concerne notre histoire. Cela n’enlève rien à la contribution des gens de la Californie. Je dois ma vie à ce Petit Livre blanc qui a abouti ici sur la côte est des États-Unis. Je ne vois pas comment le fait de parler de la contribution de Danny C. et de Houston S. diminuerait le moindrement celle de Jimmy K. Je pense que nous devrions examiner de plus près le lien entre la fraternité de Californie et celle de New York. Il y a peut-être eu une certaine communication entre les deux.

Une autre chose que j’aimerais bien serait de nous voir tenter d’une manière ou d’une autre de faire revenir ceux que l’intransigeance de la deuxième moitié des années quatre-vingt a éloignés. Ils ont beaucoup à offrir, et beaucoup à gagner également.

Il est possible de devenir abstinent dans NA et de ne jamais mettre les pieds dans une réunion d’une autre fraternité. J’ai été témoin de cela. NA est assez fort, assez gros maintenant pour que cela se produise. Nous n’avons plus besoin d’avoir peur de nous dissoudre dans quelque autre fraternité. Nous sommes établis pour de bon.


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Mot de la
rédactrice

Dans son témoignage, Jeff B. de Californie exprime ce que croyaient beaucoup de membres NA pendant leur dépendance active: «Je ne dépasserai pas le cap des trente ans.» Malheureusement, c’était la triste réalité pour la plupart des dépendants. La mort venait tôt et, par conséquent, une réunion NA typique était habituellement fréquentée par des membres dans la vingtaine et la trentaine.

Heureusement, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, certains membres NA sont encore des adolescents et d’autres ont depuis longtemps dépassé l’âge de la retraite. Notre rêve que «tout dépendant qui cherche à se rétablir n’ait à mourir avant d’avoir eu la possibilité de trouver un meilleur mode de vie» est devenu une réalité. Comme tout le monde, les dépendants ont maintenant la possibilité de vieillir..

Au fur et à mesure que cela se produit, la nature de NA change. Les membres plus âgés ont leur maturité, autant en fonction de leur temps d’abstinence que de leur âge, à offrir aux membres plus nouveaux et plus jeunes. D’autre part, en tant qu’organisation, NA en soi devient plus mûr, reflétant ainsi le rétablissement de ses membres.
Nous voulions savoir ce que certains de nos plus anciens membres pensaient de la croissance de NA au fil des années, alors nous le leur avons demandé. Même si les sentiments exprimés allaient de la fierté à l’aversion, ils avaient tous des idées concernant la croissance future de NA. Leurs points de vue sur le passé de NA éclairent leurs opinions du présent.

Qu’en pensez-vous?
Même si une partie du NA Way Magazine se compose d’articles que nous avons spécifiquement demandés, il reste amplement de place pour vos contributions, que ce soit votre expérience personnelle sous les rubriques «Témoignages» ou «Service» ou des articles humoristiques pour la section «Fou rire», ou encore des points de vue ou des commentaires concernant la revue. De plus, vos idées concernant des thèmes pour de futurs numéros de la revue nous intéressent, alors n’hésitez pas à nous en faire part. Vous avez peut-être même une idée que vous aimeriez développer à fond et qui pourrait devenir un article principal. Bien que les soumissions arrivent en quantité minime mais constante, il est certain que plus nous en aurons parmi lesquelles choisir, plus la revue de la fraternité reflétera l’ensemble de celle-ci. Nous allons surveiller notre boîte aux lettres.

Cindy T., rédactrice

Correction: Dans le numéro de juillet 1998, nous avons attribué par erreur l’article intitulé «Un «brin» de politiques» à David R. L’auteur de cet article est Steven R., le coordonnateur adjoint du Comité mondial des politiques. Veuillez nous en excuser.

Les lettres de tous les lecteurs du NA Way Magazine sont les bienvenues dans cette rubrique. Elles peuvent exprimer des commentaires sur n’importe quel article paru dans le NA Way ou simplement un point de vue sur un sujet d’inquiétude dans la fraternité NA. Elles ne devraient pas excéder 250 mots et nous nous réservons le droit de les réviser. Toutes les lettres doivent être signées et inclure une adresse et un numéro de téléphone valides. Les prénoms suivis de l’initiale du nom seront utilisés comme signature à moins que l’auteur ne demande l’anonymat.

Le NA Way Magazine, publié en anglais, français, allemand, portugais et espagnol est la revue des membres de Narcotiques Anonymes. Elle a pour mission de leur fournir de l’information sur le rétablissement et les services, ciblant les questions et événements qui sont d’actualité pour les membres du monde entier, ainsi qu’un calendrier des principaux événements NA. De concert avec cette mission, l’équipe de rédaction est dédiée à la production d’une revue qui permettra aux membres du monde entier de s’exprimer ouvertement, les tiendra au courant de ce qui se passe dans les services et les informera des congrès à venir. Avant tout, la revue se veut une célébration de notre message de rétablissement qui s’énonce comme suit : «un dépendant, n’importe quel dépendant, peut arrêter de consommer de la drogue, perdre le désir de consommer et trouver un nouveau mode de vie».


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Témoignages

Absolument
incroyable

J’avais toujours cru en Dieu alors là n’était pas le problème. Le problème était que je croyais en Dieu comme je croyais au pôle nord.

Le pôle nord se situe à une des extrémités de la planète (si vous êtes dans l’espace, ce peut être en-dessus, en-dessous ou sur le côté). Je ne l’ai jamais vu, mais je sais qu’il est là. Quel est l’impact de l’existence du pôle nord dans ma vie?

Aucun. Absolument aucun. Pas plus que ma croyance en Dieu. Je trouve intéressant de voir comment les dépendants semblent transférer à Dieu leur aversion de quiconque leur dit quoi faire. Du moins, c’était mon cas.
Je me suis rebellé contre l’idée même d’une Puissance supérieure qui pouvait exiger quoi que ce soit de moi. Je traitais de manière égoïste le Dieu de ma compréhension. Je lui demandais de l’aide lorsque j’étais sur le point d’être arrêté. Envahi par la peur, je l’implorais lorsque je pensais que j’étais en train de mourir parce que j’avais consommé trop de drogues. Les seuls moments où j’ai pensé que Dieu pouvait vouloir quelque chose de moi étaient lorsque j’essayais de conclure une entente cosmique avec lui du type: «Mon Dieu, écoute-moi bien, si tu fais en sorte que ma compagne me revienne, je vais cesser de consommer et téléphoner à ma mère tous les jours.»

Alors voilà ce que c’était. J’imagine que j’avais quand même une idée de ce que Dieu voulait de moi: pas de drogues, téléphoner à ma mère. Ou, à plus grande échelle, comme je peux le voir rétrospectivement, cesser de manquer de respect envers mon corps et mon esprit, être moins égoïste, penser à la personne qui m’avait donné la vie. Le problème était que je me souciais guère de ce que Dieu voulait de moi. Je n’entretenais aucune relation avec Lui.

Heureusement pour moi, lorsque je suis arrivé au programme, j’ai eu la chance d’entendre quelqu’un souligner que le but de la Deuxième Étape n’était pas seulement d’en venir à croire en Dieu, mais d’en venir à croire que ce Dieu pouvait nous rendre la raison.

C’était donc la seule chose que je devais croire en ce qui concernait Dieu, mais ce dont j’avais le plus grand besoin était d’établir une relation avec Dieu.

Je me suis attelé à la tâche et une des premières choses que j’ai faites a été de m’asseoir dans un endroit tranquille et retiré, et de parler à Dieu. Parfois je me sentais ridicule, mais je le faisais quand même. Ce qui marchait vraiment bien pour moi était de parler à Dieu comme je parlerais à un ami, un à l’épreuve de l’ennui en tout cas. Je lui confiais ce que je pensais, ce que j’avais dit à des gens ce jour-là, ce que mes amis et ma famille faisaient, comment je me sentais, combien j’aimais mon appartement et ainsi de suite.

J’ai découvert quelques petites choses et je crois que quiconque essaie d’établir une relation avec Dieu de cette manière aura la même expérience. En premier lieu, je ne pouvais pas mentir à Dieu. C’était absurde de même essayer. Pensez-y deux minutes et vous serez de mon avis.

En deuxième lieu, je me suis rendu compte que plus je le faisais, moins je me sentais ridicule et que mes paroles commençaient à exprimer les vérités que mon coeur savait depuis toujours.

En dernier lieu, je pouvais me mettre en colère contre Dieu et Il ne m’abandonnerait pas pour autant.
Mes conversations avec Dieu ont commencé à devenir très introspectives. Dans mon cas, il n’y a jamais eu une grande séparation entre la prière et la méditation. J’écoute, je fais mon inventaire, je demande des choses; ces jours-ci, c’est surtout de connaître la volonté de Dieu pour moi.

Qu’est-ce que j’ai découvert concernant la volonté de Dieu pour moi?

Sans compter téléphoner à ma mère tous les jours, je crois qu’Il veut que je vive selon les principes des Douze Étapes de NA. Elles semblent contenir presque tout ce qui est nécessaire pour devenir une bonne personne: l’honnêteté, l’humilité, la générosité, la sensibilité, la conscience. Les étapes nous enseignent comment vivre.

Je vais continuer d’apprendre.

Sam B., Illinois


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Aurez-vous
encore besoin de moi?

Lorsque j’étais un jeune homme, il y avait deux choses dont j’étais certain: j’allais mourir gelé (défoncé) et ne dépasserait pas le cap des trente ans. Mais ni l’une ni l’autre de ces prédictions ne s’est réalisée. Croyez-moi, j’étais le plus surpris de tous. J’aurais parié n’importe quoi qu’avant 1976, j’allais être mort et enterré «surgelé» au max.

Quel choc lorsque 1997 est venu, suivi de 1978 et ainsi de suite. Et je suis encore là et nous sommes en 1998 et très bientôt on changera de siècle, de millénaire, le moment où tous les ordinateurs s’arrêteront! Qu’est-ce qu’un pauvre dépendant peut faire? J’ai cinquante et un ans, des tendances athlétiques avec un corps qui ne suit plus, victime du démon du midi avec des perspectives allant de minces à nulles. Je paie mes comptes et conduis une Lexus…oops, je viens de confondre rêve et réalité!

Comment et plus important encore où me ressourcer? Existe-t-il une place où je peux vieillir dans NA? Ou, comme John Lennon le chantait: «Will you still need me, will you still feed me, when I’m sixty-four?» (Auras-tu encore besoin de moi, me donneras-tu encore à manger quand j’aurai soixante-quatre ans?)

Le monde appartient à la jeunesse. Cela est également vrai dans NA. La personne la plus importante à chaque réunion est le nouveau ou la nouvelle (bien que «nouveau» soit déjà une métaphore pour jeune, il semble en effet que la plupart des nouveaux le sont). On pose souvent des questions aux services NA concernant les réunions pour les jeunes, les activités pour les jeunes, etc. C’est très bien, très bon, tout à fait dans l’ordre des choses, mais qu’y a t-il pour nous, dinosaures? (J’utilise également «dinosaures» métaphoriquement et ce terme s’applique à ceux qui ont non seulement plus de quarante ans mais également plus de dix ans d’abstinence). J’aimerais vous faire part de quelques-uns de nos besoins, de nos désirs et de nos limites.

Je veux aller à une réunion par semaine où une personne partagera que son fils veut une nouvelle voiture quand il ne sait même pas comment changer l’huile de celle qu’il possède actuellement. J’aimerais entendre une femme au milieu de la quarantaine partager l’insécurité qu’elle ressent à l’idée d’une sortie avec un homme parce que, jusqu’à maintenant, elle consommait toujours quelque chose avant de tels rendez-vous. Cela m’intéresse de savoir comment un dépendant atteint de l’hépatite C négocie avec sa compagnie d’assurance afin de s’assurer qu’il obtiendra les soins appropriés. J’ai envie d’écouter un parent qui partage fièrement que son fils ou sa fille vient d’obtenir son diplôme d’études secondaires. J’aimerais me sentir à l’aise lorsque je parle de conditions intimes qui se développent avec l’âge et auxquelles je n’ai jamais été confronté auparavant, mais qui sont devenues très réelles. Malheureusement, je ne me sens pas à l’aise de le faire dans la plupart des réunions.

Il y a également l’aspect très positif d’une telle situation. J’aimerais assister à une réunion une fois par semaine où l’on partage sur diverses formes de méditation et les membres NA partagent les succès et les échecs qu’ils ont vécu avec différents types de méditation. J’aimerais entendre plus de gens parler de leurs succès dans les services et les entendre partager les secrets et techniques qu’ils ont découvert au cours des années afin de faire en sorte que leurs engagements de service soient couronnés du meilleur succès possible. J’ai envie d’entendre une bonne dose de témoignages de la part des gens de mon âge pour qui l’obsession de consommer des drogues est disparue depuis longtemps et qui ont découvert que d’autres problèmes de la vie occupent maintenant le devant de la scène, et que ces problèmes réclament les même solutions, c’est-à-dire capituler, accepter et prier.

Ne vous méprenez pas. Il n’y a rien, absolument rien de plus touchant ou de plus important pour mon rétablissement que d’entendre un nouveau partager qu’il «sait» maintenant qu’il n’a plus jamais à consommer. L’enthousiasme qui accompagne une telle déclaration pompe la vie dans les artères de notre fraternité. Avec le rétablissement et l’âge, mes besoins ont tout simplement changé.

Je cherche également de l’aide et des directives pour me guider dans ces autres domaines de ma vie. Je suis au courant qu’il existe des groupes qui ont façonné leur format de manière à accommoder certains des points que j’ai soulevés dans cet article. Un groupe de ma connaissance demande que seuls les membres qui ont plus de cinq ans de rétablissement partagent pendant la réunion, ceux qui viennent donner leur message ont dix ans et plus d’abstinence. Tous les dépendants, bien entendu, sont les bienvenus. Un autre groupe réserve une réunion par mois où seuls les membres de cinq ans et plus partagent. Les autres semaines, tout le monde peut participer. Voilà certaines des choses qui ont été faites afin d’essayer de rendre les réunions plus utiles aux membres qui ont beaucoup d’années d’abstinence. J’aimerais entendre parler d’autres manières.

Maintenant, en ce qui a trait à l’âge. Comment se sentent les membres plus jeunes lorsque je parle de mes problèmes de dos ou de mon intérêt à apprendre comment appliquer les trois premières étapes aux conséquences du vieillissement? Est-ce nécessaire ou approprié même de commencer une réunion pour «Membres aînés (plus de 40 ans) de NA»? Comment cela serait-il perçu par les autres membres ou par la fraternité dans son ensemble?
Il me semble que le NA Way est le meilleur forum que nous possédions pour entamer des discussions comme celles-ci à travers la fraternité mondiale. Écrivez des lettres à la rédactrice donnant votre opinion sur ces questions afin que nous puissions avoir une idée de ce que nous ressentons à leur sujet en tant que fraternité.
Hé, croyez-vous qu’à titre de personne âgée, je pourrais obtenir une réduction sur les publications NA?

Jeff G., Californie


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Une opération réussie

Tout a commencé comme un lundi matin ordinaire. Debout à 4 heures, je prends mon paquet de cigarettes et me dirige vers le salon. J’allume la télévision, me fait une tasse de thé, et j’essaie d’attendre que se dissipe la brume du matin dans mon cerveau. À la toute dernière minute, je saute dans mes vêtements et j’enfile mes bottes. Pendant que je suis en train de les lacer, je ressens une douleur aiguë dans la poitrine. Je me dis qu’il y a quelque chose qui ne va pas, mais en me redressant la douleur disparaît aussi vite qu’elle était apparue.

Je pars donc pour le travail. Il ne se passe rien pendant le trajet jusqu’à Modesto. Je monte dans mon camion et prend la direction de Sacramento. Une fois rendu, je descends du camion et voilà cette douleur de nouveau. Je fais part à l’autre chauffeur de ce qui se passe et il me suggère un médicament contre l’acidité. Je ne crois pas que cela aidera, mais j’avale quand même les deux comprimés.

Pas de changement. Je ressens toujours la douleur, même si elle est moins intense que lors de la première attaque. Je téléphone au bureau pour les avertir de ce qui se passe et c’est la panique! Je leur dis que ce n’est pas une crise cardiaque (mauvais endroit), mais cela n’a aucun effet. Ils envoient un taxi me chercher pour qu’il me conduise à l’hôpital. J’avise immédiatement le personnel de cet hôpital que je suis un dépendant et qu’ils font mieux de s’assurer que tous ceux qui mettront la main sur moi le sachent.

Neuf heures et d’innombrables tests plus tard, sans compter les rayons X, ils me donnent mon congé et je peux rentrer chez moi sous la garde de ma femme, venue en voiture de Stockton. Le docteur m’a dit que j’avais souffert d’une crise mineure de la vésicule biliaire due à quelques calculs biliaires.

Ça, c’était la bonne nouvelle. La moins bonne était que, apparemment, l’intervention chirurgicale était la seule manière d’enlever ces calculs biliaires. J’avais déjà été opéré mais à l’âge de sept ans. Me faire enlever les amygdales n’était pas une grosse affaire, mais ceci était une autre paire de manches. J’étais maintenant un adulte et je savais ce qu’impliquait une intervention chirurgicale.

On m’a dit d’entrer en contact avec un chirurgien et de faire tous les préparatifs nécessaires pour l’opération. On m’a fait une liste de toute la bonne bouffe dont je devais maintenant me priver jusqu’après l’opération. Je ne pouvais tout simplement pas m’imaginer suivant un régime sans matières grasses. La nourriture nuisible à ma santé est une de mes nombreuses dépendances (les saucisses polonaises, ça vous dit quelque chose?)

Une des premières choses que j’ai faites a été de téléphoner à mon parrain. Son réconfort et ma confiance en celui de ma Puissance supérieure ont contribué à atténuer la peur qui essayait de prendre le dessus de mes émotions.
Le jour suivant j’ai rencontré le chirurgien. Il a confirmé que la seule manière de régler le problème était de m’enlever la vésicule biliaire. La date de l’opération a été arrangée et j’ai avisé mes employeurs que je serais dans l’incapacité de travailler pendant plusieurs semaines. Ils m’ont offert leur soutien et leurs meilleurs voeux de prompt rétablissement.

Entre la visite au médecin et le moment où je suis retourné à l’hôpital pour subir l’opération, j’ai assisté à beaucoup de réunions et partagé ouvertement ma peur de ce qui allait se produire. D’autres membres ont partagé leur force, leur espoir et leur expérience, et offert leurs prières. Une des nombreuses choses que j’ai apprises en rétablissement est que l’on peut vaincre la peur en acquérant des connaissances sur ce dont on a peur. Mon parrain me rappelait sans cesse que je ne serais pas seul: Dieu serait là et me tiendrait la main. Aller puiser de la force auprès de ma Puissance supérieure m’a permis de faire face à mes peurs. J’ai seulement à faire confiance en son amour pour moi et à ce processus de rétablissement qu’est le programme NA.

Sauf pour un retard de trois heures, l’opération s’est déroulée comme prévue. (Mon chirurgien a été retenu auprès d’un autre patiens.) Pendant que j’attendais, je plaisantais avec l’équipe chirurgicale. Ils ont pris le temps de m’expliquer toute la procédure et de me montrer tous les instruments qui serviraient à l’ablation de ma vésicule biliaire.

Lorsque j’ai repris conscience après l’opération, j’étais de retour dans ma chambre. Ma femme et mon parrain étaient là. Et Dieu également bien sûr. Cela m’a rappelé le bonheur que j’ai aujourd’hui d’avoir dans ma vie ces gens et ma famille NA. Le dimanche matin plusieurs dépendants en rétablissement sont venus prendre de mes nouvelles après la réunion pour hommes. L’un d’entre eux m’a tendu une carte qui avait été signée par tous mes compagnons de rétablissement qui étaient à la réunion. J’ai réussi à retenir mes larmes pendant que je lisais les mots qui accompagnaient chaque signature. Imprimé au centre de la carte, il y avait l’inscription: «Tu es aimé.» Maintenant encore je n’arrive pas à trouver les mots pour décrire à quel point j’ai été touché par cette carte, mais je peux dire que j’ai le bonheur d’être aimé et apprécié.

Plus tard le même jour, l’hôpital m’a donné mon congé. J’ai téléphoné à mon parrain pour l’informer que mon retour à la maison s’était fait sans heurts. Il m’a demandé si je me sentais capable d’aller en réunion. Vous devinez sans doute ma réponse. J’ai accepté avec enthousiasme. Les gens étaient très étonnés de me voir à cette réunion, mais c’était exactement l’endroit où je devais être. En confiant à Dieu toute ma douleur, elle a disparu en grande partie et ce qui restait s’atténuait facilement avec quelques comprimés de Tylenol. Le programme ne nous enseigne-t-il pas que si nous nous en remettons à Dieu, il nous aidera à surmonter n’importe quel obstacle de la vie?

À partir de mardi après-midi, je ne prenais plus rien pour la douleur de façon régulière. Je ne veux pas dire que l’on devrait souffrir. Si la douleur avait augmenté, je n’aurais pas hésité de prendre le médicament prescrit par le médecin pour la soulager. Je n’ai aucun besoin d’être un martyr et le pouvoir de la prière était exactement ce qu’il me fallait.

Au moment où j’écris ce témoignage, je suis en train de me remettre d’une autre opération (j’ai de la chance n’est-ce pas?).Toutes ces années à fumer, inhaler et autres manières de consommer ma drogue de choix avaient mis mes dents à rude épreuve. Me souvenant qu’être responsable signifie également prendre soin de moi, j’ai fait tous les arrangements nécessaires pour commencer à faire réparer mes dents. Toutes celles du haut n’étaient pas récupérables et je n’avais d’autre choix que de les faire extraire et d’en faire poser de nouvelles en plastique.
Jamais pendant toutes mes années de rétablissement je n’avais songé à quelque chose d’aussi draconien que la chirurgie dentaire (d’ailleurs, y a-t-il quelqu’un qui aime vraiment aller chez le dentiste?) Encore une fois j’ai confié mes peurs à Dieu et partagé avec d’autres dans les réunions. Je ne savais pas que nous étions si nombreux (mes excuses, je ne peux nommer qui que ce soit) à avoir eu le même problème de dents. Un dépendant qui en aide un autre n’a vraiment pas son pareil.

À peine quarante-huit heures se sont écoulées depuis cette dernière intervention chirurgicale et je ne ressens presque plus de douleur. De nouveau, les nombreux bienfaits qui découlent de travailler les Douze Étapes, de garder l’esprit ouvert, de vouloir apprendre et de partager mes espoirs et mes peurs avec d’autres dépendants dans le programme, m’ont aidé à traverser un moment difficile de ma vie. Je sais que je n’ai jamais à faire face à quoi que ce soit seul, à moins que je n’en fasse moi-même le choix. Juste pour aujourd’hui, ce choix ne fait pas partie de mes options. J’espère que mon témoignage poussera quelqu’un qui est peut-être confronté à une situation semblable à aller s’approvisionner en courage dans les réunions et dans la fraternité. Si ça peut marcher pour un vieux de la vieille comme moi, il n’y a pas de doute que ça marchera pour vous.

Jeff B., Californie


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Ça devient tout
simplement meilleur

J’avais quarante-ans lorsque je suis arrivé à NA (on dit que la vie commence à quarante-ans n’est-ce pas?) Je savais que je ne pouvais plus continuer à vivre comme je vivais, mais j’avais très peur de ce que serait, à mon âge, une vie sans drogues.

Pendant les premiers soixante jours ou à peu près, je ne faisais qu’aller en réunion et lire le Texte de base, après en avoir obtenu un exemplaire à vingt jours d’abstinence. J’essayais tant bien que mal de ne pas consommer et j’ai réalisé que si je voulais aller plus loin, il fallait en faire plus que ce que j’avais fait jusqu’alors.

J’ai demandé à quelqu’un d’être mon parrain (Dieu merci, quatorze ans plus tard, j’ai encore le même) et j’ai pris du service. C’est à ce moment-là que mon processus de rétablissement a véritablement commencé, lentement parfois, mais toujours en s’améliorant. J’avais oublié tout ce que ma maladie me disait concernant mon âge dans le sens que j’étais trop vieux pour me rétablir, etc.

Un jour, je me suis regardé dans le miroir, je devais avoir autour de deux ans d’abstinence, et ce que j’ai vu m’a perturbé. Le miroir ne me renvoyait plus l’image du jeune homme effronté et arrogant que j’étais à vingt-cinq ans. Je me suis dit: «Où donc sont passées toutes ces années? J’ai gaspillé la majeure partie de ma vie.»

Immédiatement à la suite de cette pensée, une autre m’est venue: «Eh bien, je fais mieux de tirer parti du fait que je suis abstinent et essayer de vivre ce qui me reste à vivre du mieux que je le peux, et dans toutes les circonstances.»
Au fur et à mesure que le temps progressait, j’ai expérimenté tous les signes physiques du vieillissement: mes cheveux ont grisonné, mon front s’est dégarni, j’ai perdu de ma rapidité au tennis, des petites douleurs dans les joints se manifestaient le matin, et le pire: assister à un événement NA, jeter un coup d’oeil sur la piste de danse et reconnaître qu’aux yeux des jeunes femmes qui s’y trouvaient, je n’existais même pas.

Michel B. Québec

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Services

Un
«mondial»

On retrouvait dans NA une multitude de sigles comme CMS (WSB), CSM (WSC), BSM (WSO), CMP (WSCLC), CMIP (WSCPI), CMH&P (WSCH&I) et autres. Beaucoup de nos membres n’ont jamais fait la différence entre le Conseil mondial de service, la Conférence des services mondiaux, le Bureau des services mondiaux et les comités de la CSM. Le terme «mondial» regroupait toutes ces appellations, par exemple: «Je vais téléphoner au mondial et voir ce qu’ils ont à dire concernant telle ou telle chose.» ou «Peut-être que l’on pourrait avoir quelqu’un du mondial à notre journée d’apprentissage?»

Depuis l’adoption d’une nouvelle structure pour le niveau mondial à la Conférence des services mondiaux de 1998, la situation décrite ci-dessus est, à peu de chose près, représentative de la situation actuelle. Auparavant, la CSM élisait un conseil dont la fonction était de gérer le BSM. Il existait également un autre conseil, celui des conseillers de service (trustees). Ce dernier n’avait rien à voir avec la gestion du bureau, mais ses membres étaient responsables de projets et de tâches qui leur avaient été confiés par la CSM et devaient donc diriger les employés assignés à ces projets et tâches. D’autre part, la CSM, en plus d’attribuer des tâches aux comités du Conseil de service, en attribu également aux comités permanents de la CSM. Souvent, tous ces comités avaient de la difficulté à établir qui devait prendre quelle décision et encore plus souvent, ils se retrouvaient à faire le même travail. Il y avait une Société du congrès mondial, un Comité mondial de traduction et un Conseil consultatif de rédaction pour le NA Way Magazine. De plus, il existait un Comité administratif de la CSM qui avait la responsabilité de tout superviser et un Comité intérimaire qui était supposé prendre les décisions pendant que la CSM n’était pas en session.

Est-ce assez déroutant pour vous?
Les gens qui travaillaient à l’intérieur de ce système étaient certainement de cet avis. Donc, après des années de préparation et de discussion, la Conférence a décidé de combiner et de regrouper toutes les différentes entités des services mondiaux dans une organisation du nom de Services mondiaux de Narcotiques Anonymes ou SMNA, comme elle a déjà été surnommée.

Ce fusionnement simplifiera le processus par lequel les services mondiaux fourniront des services aux membres, aux groupes et aux communautés NA locales. Nous ne prévoyons aucune interruption des services réguliers fournis à la fraternité.

Si vous aimeriez en savoir plus concernant ce qui s’est produit à la Conférence des services mondiaux, vous pouvez obtenir sur demande un exemplaire du rapport sommaire de la Conférence.


 

Cherchez-vous une occasion de servir?

En conséquence des changements adoptés à la Conférence des services mondiaux de l’année dernière, nous sommes actuellement à la recherche de membres intéressés à servir. Nous avons besoin de membres ayant cinq ans et plus d’abstinence et possédant des compétences et de l’expérience qui seraient utiles à l’élaboration des projets des services mondiaux. Si vous parlez plus d’une langue ou avez de l’expérience dans le domaine professionnel ou les services qui serait pertinente, nous aimerions que vous entriez en contact avec nous. Bien que certaines compétences spécifiques soient demandées, le temps d’abstinence requis est le seul élément qui doit être absolument respecté. 

Afin que vous soyiez pris en considération, vous devez nous fournir un curriculum vitae de service. Vous pouvez obtenir un formulaire de candidature à la nouvelle Banque de noms (et autres informations) en vous adressant au Bureau des services mondiaux ou vous pouvez le transférer de notre site web. 

Avant la prochaine Conférence des services mondiaux, le Comité des ressources humaines entrera en contact avec les candidats qui remplissent les conditions requises et les informera des compétences spécifiques exigées pour servir au Conseil mondial, à ses comités et à d’autres postes des services mondiaux, tels que Comodérateur de la CSM ou le CRH lui-même. 

Afin de pouvoir examiner correctement votre formulaire de candidature avant la CSM de 1999, nous vous saurions gré de nous l’envoyer avant le 1er janvier 1999. 

Au service de la fraternité, 
Le Comité des ressources humaines


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Travailler avec les réseaux de professionnels

Par Jeff S., ancien membre
du Comité mondial d’Info publique

Ce qui suit a été élaboré par le Comité mondial d’Info publique, maintenant dissous, à titre de matériel-ressource pour aider les membres engagés dans le travail d’information publique.

Introduction
Développer une relation avec les professionnels du domaine de la santé est une activité que les comités d’information publique négligent souvent. Beaucoup de dépendants arrivent au programme parce qu’ils y ont été envoyés par quelqu’un qui travaille en relations d’aide ou dans le domaine de la justice. Mais pour que ces professionnels nous envoient des gens, il faut d’abord qu’ils connaissent NA et possèdent l’assurance que leurs clients recevront l’aide dont ils ont besoin.

Les deux ingrédients sont importants. Il est évident que pour nous envoyer quelqu’un, la personne doit d’abord être au courant de notre existence. D’autre part, personne ne nous enverra qui que ce soit s’ils nous connaissent mais nous considèrent comme des gens peu fiables. Maintenir des rapports réguliers avec les professionnels contribue de beaucoup à augmenter leur degré de confort à notre égard et leurs attentes de ce que nous pouvons accomplir.

Quels professionnels?
À quels professionnels devons-nous nous adresser? Leurs titres varieront de pays en pays. Essentiellement, ce sont les gens qui peuvent avoir la possibilité de parler à des dépendants qui ont besoin de se rétablir. Cela inclut, mais ne se limite pas à ceux énumérés ci-dessous:

Engagez-vous
Pour être efficace, la première chose à faire est de vous engager à réserver, chaque semaine, un peu de temps pour parler à ces gens. Cela peut être de une à deux heures par semaine. Cela est suffisant pour entrer en contact avec plusieurs personnes, fournir une brève introduction de ce qu’est NA et demander le nom de quelques autres professionnels à qui il serait utile d’avoir un minimum d’information sur Narcotiques Anonymes. La durée de temps consacrée est moins importante qu’une communication régulière. Nous avons souvent manqué à nos engagements dans tous les domaines du service. C’est ce qui nous a donné une mauvaise réputation auprès de beaucoup de professionnels, et avec juste raison, mais il n’est jamais trop tard pour faire des amendes honorables. Un solide engagement à persévérer et une série d’engagements respectés contribuent de beaucoup à refaire une réputation.

Que faut-il dire?
Le but d’établir ces rapports est de fournir aux professionnels une brève introduction au programme de Narcotiques Anonymes, une liste des réunions et peut-être quelques dépliants. La notion que «NA est exactement comme AA, sauf que c’est pour les drogués» est très répandue parmi les professionnels qui traitent la dépendance. Nous pouvons corriger efficacement cette inexactitude en mettant l’accent sur le fait que dans NA, nous nous rétablissons de la maladie de la dépendance et non pas de la consommation d’une substance quelconque. Ceci est apparent dans notre Première Étape: «Nous avons admis que nous étions impuissants devant notre dépendance et que nous avions perdu la maîtrise de notre vie.»

À la suite de cela, nous devrions demander si une présentation plus poussée les intéresse ou s’il y a quelque chose d’autre que nous pouvons faire, et nous écoutons leur réponse. Si ce qu’ils demandent est en notre pouvoir et respecte nos traditions, tant mieux. Sinon, il faut expliquer aussi simplement et brièvement que possible pourquoi nous ne pourvons aquiescer à leur demande. La plupart des gens sont prêts à recevoir une réponse négative et ils préfèrent de beaucoup l’entendre le plus tôt possible. Surtout, ils préfèrent toujours un «non» à un «oui» qui ne sera pas respecté. Qu’importe ce à quoi nous nous engageons, nous devons essayer de le faire, du mieux que nous le pouvons.

Soyez organisés
Tenez un journal des individus avec lesquelles vous êtes entrés en contact. Notez les noms et l’information relative à ce premier contact. Notez tous les détails pertinents de la discussion, tout le matériel que vous leur avez laissé et la date. Cette information vous sera très utile lorsqu’il s’agira de déterminer le moment de la prochaine visite. Elle sera également utile au prochain membre du comité d’info publique qui entrera en contact avec ces professionnels.
Cette information vous servira également à mettre à jour et à élargir votre liste de professionnels pour les envois postaux, communiqués par télécopieur et tous autres buts dans le futur.

Points à surveiller
Au contraire des présentation d’Info publique qui ne sont jamais faites par un seul individu, les appels téléphoniques et visites personnelles le sont souvent. Si c’est le cas, il est très important de garder la visite brève et d’aller droit au fait. Évitez, autant que possible, de vous laissez entraîner dans de longues discussions au sujet de NA.

Souvenez-vous que c’est une visite d’introduction. Invitez les professionnels à votre prochaine présentation d’Info publique ou rencontre communautaire où plus de membres NA pourront répondre aux questions de plusieurs professionnels au même moment. Rappelez aux professionnels que NA est une fraternité très étendue et que vous êtes un serviteur de confiance. Il est important que les professionnels comprennent qu’il n’existe pas de «patrons» dans NA.

Ce qui suit est un exemple de ce que vous pouvez utiliser afin de tenir à jour les détails de vos rapports avec les professionnels:

Exemplaire d’une feuille de renseignements
Serviteur de confiance:____________________________________________________

Date:___________________________________________________________________

Organisation:_____________________________________________________________

Téléphone:_______________________________________________________________

Nom du professionnel:______________________________________________________

Télécopieur: ______________________________________________________________

Adresse:__________________________________________________________________

Courrier électronique: _______________________________________________________

Raison de ce contact:
[_] Introduction
[_] Suivi
[_] Mise à jour de la liste des réunions
[_] Autre

Matériel envoyé ou laissé
en mains propres:
[_] Pochette d’introduction
[_] Dépliants
[_] Nouvelle liste de réunion
[_] Affiches d’événements

Commentaires:___________________________________________________________
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________

La démonstration suivante illustre certaines des questions qui peuvent vous être demandées pendant une rencontre avec un professionnel et certaines suggestions concernant la manière d’y répondre:

Démonstration

L’appel téléphonique

(sonnerie)

Professionnel: Maison de thérapie standard. Jean Thérapeute à l’appareil. Puis-je vous aider?

Serviteur de confiance: Bonjour Jean, ici _________. Je suis un dépendant en rétablissement dans la fraternité de Narcotiques Anonymes. Je téléphone aujourd’hui aux professionnels qui travaillent dans le domaine de la dépendance dans le but de leur parler de NA. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions si vous en avez et de vous envoyer des exemplaires de publications qui peuvent vous aider à procurer à vos clients l’assistance dont ils ont besoin pour se rétablir de la maladie de la dépendance. Êtes-vous disponible maintenant ou préférez-vous que je vous rappelle à un autre moment?

P: Oui, j’ai quelques minutes en ce moment. Alors en quoi consiste Narcotiques Anonymes?

SC: Je vais vous en faire une brève description seulement. Narcotiques Anonymes est une organisation à but non lucratif pour les hommes et les femmes qui ont développé un problème avec la drogue. Nous nous rencontrons régulièrement dans des groupes non officiel afin d’échanger sur notre rétablissement et notre manière de nous entraider à rester abstinents. Nous sommes un programme d’abstinence complète de toutes drogues. N’importe qui peut se joindre à nous et la seule condition requise pour devenir membre est le désir d’arrêter de consommer.

P: Très intéressant. Dites, j’aimerais beaucoup en parler plus longuement avec vous mais le temps me manque. Peut-on fixer un autre moment?

SC: Certainement. En général, je visite les gens le mercredi après-midi. Je n’ai pas encore de rendez-vous à 13 h, est-ce que cela vous conviendrait?

P: Oui, est-ce que vous savez où mon bureau est situé?

SC: J’ai votre adresse. Devrais-je demander à la réceptionniste de m’annoncer ou me rendre directement à votre bureau?

P: Venez directement, c’est au troisième, bureau 339.

SC: Super! J’ai inscrit notre rendez-vous, je serai là à 13 h. Au revoir.

P: Au revoir.

Le rendez-vous

(frappez avant d’entrer)

P: Entrez.

SC: Bonjour, je suis __________. Nous nous sommes parlé au téléphone concernant Narcotiques Anonymes et donné rendez-vous à 13 h.

P: Ah oui, très bien. Enchanté de vous connaître. Comment allez-vous?

SC: Très bien merci. Et vous?

P: Très bien merci. Ce dont vous m’avez parlé au téléphone m’intéresse beaucoup. Je vous remercie d’avoir pris le temps de venir me rencontrer. Quel est votre profession au juste? Êtes-vous un thérapeute?

SC: Non, nous n’avons pas de thérapeutes. Des volontaires assument la majeure partie de nos services. Dans la fraternité, nous portons le titre de «serviteur de confiance». Je suis actuellement responsable de faire connaître Narcotiques Anonymes aux professionnels comme vous, répondre à vos questions si vous en avez, et voir s’il y a quelque chose que NA peut faire pour vous.

P: Donc, NA est très semblable à AA?

SC: Je suis heureux que vous me posiez la question. Notre programme est semblable à celui de AA en ce sens que les Douze Étapes et les Douzes Traditions sont également nos principes fondamentaux, mais au lieu de chercher à nous rétablir de l’usage d’une drogue spécifique, nous mettons l’accent sur le rétablissement de la maladie de la dépendance, ce qui englobe toutes les drogues incluant l’alcool.

P: Ah, je vois. Combien de réunions tenez-vous dans la région?

SC: Nous avons____ réunions par semaine dans la ville même et dans tout l’état nous avons plus de ____ réunions NA hebdomadaires. J’ai apporté notre plus récente liste des réunions locales et la liste régionale également. Nous les mettons à jour à tous les trois mois. Si cela vous intéresse, je peux vous envoyer une nouvelle liste à chaque réimpression.

P: Certainement, c’est une très bonne idée.

SC: Super! Je vais mettre votre nom sur la liste des envois postaux. Si vous le désirez, je peux également vous mettre sur celle des communiqués par télécopieurs afin que vous receviez les annonces des événements organisés par notre fraternité.

P: C’est une excellente idée. Envoyez-les au 555-5555. Je voulais justement envoyer mes clients à des sorties sociales dans une atmosphère de rétablissement

SC: Je vous ai apporté également de la documentation qui présente Narcotiques Anonymes, entre autres, Le Guide d’introduction à Narcotiques Anonymes et quelques dépliants.

P: Je vous remercie.

SC: Est-ce que je peux faire autre chose pour vous en ce moment?

P: Oui, en fait, j’aimerais que quelqu’un puisse venir faire une présentation devant mes clients. Est-ce que cela est possible?

SC: Oui, nous pouvons le faire. Je vous invite d’ailleurs à notre prochaine présentation pour les professionnels de la communauté. Elle est prévue pour ______ et à _______ . Voici une affichette annonçant la réunion. Nous avons également un vidéo d’introduction, disponible à notre bureau des services régionaux, intitulé «Juste pour aujourd’hui».Vous pouvez également commander d’autres publications à ce bureau. Voici un bon de commande sur lequel apparaissent l’adresse et le numéro de téléphone du bureau. Si vous aimeriez que des membres NA viennent faire une présentation à vos clients, je vais devoir discuter des arrangements nécessaires avec mon comité. Nous nous rencontrons dans deux semaines. Je vous téléphonerai dans la semaine qui suivra cette réunion pour vous proposer des dates et des heures.

P: Merci beaucoup.

SC: Je suis ravi d’avoir fait votre connaissance. Avez-vous d’autres collègues avec lesquels vous pensez que je devrais prendre contact?

P: En fait, vous devriez parler à mon patron. Il a vraiment besoin de mieux connaître les ressources offertes par notre communauté.

SC: Merci, je vais entrer en contact avec lui. Un des dépliants que je vous ai laissé s’intitule justement «NA, une ressource dans votre communauté». Pourriez-vous le lui remettre et l’aviser que je vais lui téléphoner à ce sujet?

P: Bien sûr.

SC: Super! Encore une fois, ravi d’avoir fait votre connaissance. Mon comité et moi espérons travailler avec vous pendant longtemps.

P: Je dois dire que le sentiment est mutuel. Passez une bonne après-midi.

SC: Vous pareillement.


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Henri H&P H&I Slim

Les lecteurs de l’ancien H&I News connaissaient bien Henri H&P. Pour ceux et celles d’entre vous qui n’ont pas eu ce plaisir, Henri H&P est le mec H&P ultime. Il visite les hôpitaux et prisons du monde entier. Il sait tout et se promène partout. Vous avez une question concernant H&P? Vous avez besoin d’aide? Écrivez au BSM à l’attention de Henri H&P.

Cher Henri H&P,
Ma région organise régulièrement des ateliers H&P, parfois même deux fois par mois. Nous utilisons le manuel H&P et de temps à autre, nous invitons les dirigeants des prisons d’État afin qu’ils puissent répondre à des questions concernant les prisons sous leur juridiction. Ma question est la suivante: Comme nous organisons beaucoup d’ateliers, y aurait-il d’autres ressources que nous pourrions utiliser afin de les rendre plus intéressants et plus instructifs à l’auditoire?

À la recherche d’information supplémentaire

Cher «à la recherche»,
En premier, laissez-moi vous féliciter, ainsi que votre comité et votre région, pour le bon travail que vous faites, c’est-à-dire transmettre le message par l’intermédiaire du service H&P. Vous avez raison, notre manuel H&P est notre meilleure source d’information, mais il en existe quelques autres. La cassette audio qui accompagne le manuel est excellente.Vous pouvez la faire jouer à un atelier ou la faire écouter en route aux membres qui participeront à une réunion H&P. Il y a aussi plusieurs bulletins relatifs à H&P dont les deux plus récents s’intitulent «Les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes» «Les réunions H&P dans les cliniques de méthadone».

Aussi, le BSM possède également du matériel provenant de sketchs produits par des membres du Comité mondial de H&P. Ce matériel est disponible sur demande.

Henri H&P


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Imaginez...


Le groupe «Live and let live» de Baltimore dans le Maryland a été fondé en 1984 et se réunit depuis dans cette même salle. Il est le groupe d’appartenance d’environ vingt membres actifs et la réunion attire régulièrement plus d’une centaine de personnes. 

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Libérée

Je suis une dépendante et mon nom est Pam. À la fin de ma dépendance active, j’ai demandé d’être internée dans un hôpital psychiatrique. La peur insurmontable qui m’habitait face à la vie me paralysait. Une Puissance supérieure remplie d’amour, une présentation H&P et le Texte de base m’ont sauvé la vie. En conséquence, je suis abstinente depuis trois ans et demi et passionnément engagé dans le service H&P.

Je me suis engagée dans le service H&P lorsque j’avais trente jours et je le suis toujours. Il est difficile d’exprimer ce que je ressens en faisant du travail H&P. L’humilité et la gratitude ressenties dépassent ce que les mots peuvent décrire. J’ai un insatiable appétit pour le service et le rétablissement. Si ce n’était de H&P, je ne sais pas où je serais aujourd’hui, mais ce serait certainement en prison, à l’hôpital ou dans un cimetière. Je suis vraiment reconnaissante.

J’ai appris qu’apporter mon Texte de base avec moi lorsque je participe à une réunion H&P m’aide beaucoup à transmettre le message. Le message que nous transmettons vient de notre Texte de base et il ne change pas. Comme nous ne connaissons jamais les résultats de notre travail de Douzième Étape, nous ne pouvons nous tromper en nous référant au Texte de base. Lorsque je suis dans une réunion H&P et que, parmi les membres NA qui assistent à la réunion, personne ne peut s’identifier à l’expérience personnelle d’un dépendant en particulier, tout ce que nous avons à faire est de nous référer au Texte de base. Cela aide tout dépendant à se sentir «inclus» et évite qu’il se concentre uniquement sur les différences qui existent entre nous.

Lorsque j’ai connu le rétablissement, j’étais agnostique. Au congrès mondial à Baltimore dans le Maryland, j’ai eu la grâce de voir ma Puissance supérieure. Elle s’est révélée à moi et m’a parlé pendant le concert qui avait lieu dans l’amphithéâtre extérieur. Elle m’a demandé si j’étais prête à capituler. Lorsque j’ai répondu «Oui!», elle m’a répété à plusieurs reprises: «Tu es libre, tu as capitulé, tu n’as rien à craindre.» (J’étais entièrement désintoxiquée lorsque cela s’est produit.)

J’ai été non seulement libérée de mon obsession de consommer et de la prison qu’était devenu mon esprit, mais aussi de la dégradation et du désespoir inhérents à d’où je venais. En conséquence, ma foi a continué de grandir.


Cession des droits d’auteur

Cette autorisation signée doit accompagner tous les textes soumis.

Par la présente, je donne la permission au World Service Office, au NA Way Magazine, à leurs successeurs, cessionnaires et aux personnes agissant sous leur autorité, de publier le matériel original ci-annexé, intitulé : Je comprends que ce matériel peut être révisé. Je comprends également que ce matériel peut être réimprimé dans d’autres journaux de la fraternité NA. Je possède l’habilité de rédiger cette autorisation et, par la présente, je libère le World Service Office et le NA Way Magazine de tout blâme par moi-même, mes successeurs, et/ou mes cessionnaires.

Signature : _________________________

Date : _____________________________


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racontée et illustrée.

Ce livre grand format de 112 pages, en couleurs, raconte en mots et en images les débuts de Narcotiques Anonymes. 

Les mots: Les archives du BSM et les propos de Jimmy K. retracent l’histoire de la lutte qui a été celle des membres fondateurs pour établir une fraternité pour les dépendants. 

Les images: Des photos de documents appartenant aux archives illustrent le texte. Ces reproductions de très bonne qualité, allant de la feuille signée par ceux qui étaient présents à la première réunion à nos toutes premières publications, nous permettent d’entrevoir nos racines.

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